Japscan bloqué : pourquoi et où lire vos mangas légalement

Inari Okami

12 novembre 2025

Coup de tonnerre pour les lecteurs de scans : le site Japscan, véritable institution pour des milliers de fans, est désormais bloqué en France. Cette décision de justice, menée par les éditeurs de mangas, met un coup d’arrêt à ce géant du piratage qui attirait près de 700 000 visiteurs par mois. Alors, que s’est-il passé exactement et, surtout, comment continuer à lire vos séries préférées en toute légalité ? Je vous explique tout.

La nouvelle tombée en juillet 2025 a fait l’effet d’un petit séisme. Pour beaucoup, Japscan était LE site de référence pour découvrir les derniers chapitres de leurs séries fétiches. Cette décision de justice, fruit d’une longue bataille menée par les éditeurs, change la donne et soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la lecture en ligne.

Japscan, c’était quoi au juste ?

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Japscan était une sorte d’immense bibliothèque virtuelle, mais totalement non officielle. Imaginez un peu : près de 13 000 titres, incluant des mangas japonais, des manhwas coréens et même des comics, accessibles gratuitement. Cette richesse explique pourquoi le site attirait chaque mois près de 700 000 visiteurs uniques rien qu’en France. Son fonctionnement reposait sur le « scantrad » : des scans de chapitres à peine sortis au Japon, traduits en français par des équipes de fans. Évidemment, ce piratage massif représentait un énorme manque à gagner pour les auteurs et les éditeurs, ce qui a conduit à la décision de blocage.

La décision de justice : pourquoi le site a-t-il été bloqué ?

Si vous avez essayé de vous connecter à Japscan récemment sans succès, ce n’est pas un bug. La fermeture du site est le résultat d’une action en justice mûrement réfléchie. Autrement dit, le géant du scan a été rattrapé par la patrouille après des années de bras de fer avec les ayants droit. En effet, le Syndicat national de l’édition (SNE), lassé par ce piratage à grande échelle, a décidé de monter au front.

Mais il n’était pas seul. Cette action a pris la forme d’une plainte collective, réunissant neuf des plus grands éditeurs de mangas en France. On y retrouve des noms bien connus comme Glénat, Pika, Kana, Delcourt ou encore Crunchyroll. Face à ce front uni, le Tribunal judiciaire de Paris a rendu sa décision : Japscan doit être rendu inaccessible. Les principaux fournisseurs d’accès (Orange, SFR, Bouygues Telecom) ont donc reçu l’ordre d’appliquer un blocage du nom de domaine pour une durée de 18 mois.

La raison de cette mesure ? Le piratage, tout simplement. Japscan était une bibliothèque qui ne payait ni les auteurs, ni les traducteurs, ni les éditeurs. En proposant des milliers de titres gratuitement, il se rendait coupable d’une violation massive du droit d’auteur. Cette décision vise donc à mettre un coup d’arrêt à cette pratique et à réaffirmer le droit des créateurs à être rémunérés pour leur travail. C’est une victoire importante pour ceux qui luttent pour protéger l’écosystème du manga.

Japscan

Quel impact du piratage sur le marché du manga ?

Le blocage de Japscan ne sort pas de nulle part. Il faut dire que le marché du manga, après des années de croissance folle, commence à montrer des signes de fatigue. Les chiffres sont éloquents : une baisse des ventes de 9,3 % en 2024, après un recul de 13 % en 2023. Pour les éditeurs, le lien avec le piratage est évident. Un site comme Japscan, avec ses centaines de milliers de visiteurs, représente un manque à gagner colossal.

Pour les maisons d’édition, le calcul est simple : le piratage menace toute la chaîne de production. Quand on achète un livre, on ne paie pas seulement l’imprimeur. On rémunère les auteurs, les traducteurs, les graphistes, les distributeurs… Chaque manga lu sur un site illégal fragilise cet écosystème. Le blocage est donc une action forte menée pour protéger la création et les emplois qui en dépendent.

Bien sûr, j’entends souvent l’argument des fans : pour beaucoup, un site de scans est une porte d’entrée pour découvrir une série avant de se décider à l’acheter. L’idée est séduisante, mais elle se heurte à la réalité des chiffres. Si cette pratique poussait vraiment à l’achat, le marché ne serait pas en recul. Les données suggèrent que pour une grande partie des lecteurs, l’offre gratuite et immédiate remplace l’achat. C’est pourquoi les éditeurs ont décidé de frapper fort, même s’ils savent que le jeu du chat et de la souris avec le piratage est loin d’être terminé.

Lecteur de scans : quelles sont les solutions aujourd’hui ?

Avec le blocage de Japscan, la question se pose : comment lire ses mangas préférés ? La première réaction pour beaucoup est de chercher des solutions pour contourner le blocage, comme un VPN (Virtual Private Network) ou un changement de DNS (Domain Name System). Si ces techniques fonctionnent, c’est un jeu du chat et de la souris sans fin. Les éditeurs et l’ARCOM peuvent demander l’extension du blocage à de nouvelles adresses, rendant l’accès à ce type de site de plus en plus précaire.

D’autant que l’expérience sur un site pirate est loin d’être idéale. Entre la publicité agressive qui interrompt la lecture, les pop-ups douteux et les risques pour la sécurité, lire des mangas devient vite un parcours du combattant. L’objectif de ces sites est de générer des revenus publicitaires, pas d’offrir une lecture agréable.

Heureusement, l’offre légale a énormément progressé ! Fini le temps où il fallait attendre des mois pour lire un chapitre. Aujourd’hui, les plateformes légales proposent des alternatives solides, qui règlent tous les problèmes des sites pirates. L’intérêt est multiple : non seulement vous soutenez directement les créateurs et toute la chaîne du livre, mais vous bénéficiez aussi de traductions officielles de haute qualité, d’une expérience de lecture fluide, sans publicité intrusive ni risque de malware, et d’applications optimisées pour votre confort.

Des plateformes comme Manga Plus, Mangas.io, Izneo ou encore Crunchyroll proposent des catalogues très riches pour tous les profils de lecteurs. Pour y voir plus clair, voici un petit comparatif.

PlateformeModèle ÉconomiquePoints FortsIdéal pour…
Manga PlusGratuit (derniers chapitres) / FreemiumLecture en simultané avec le Japon (simulpub), catalogue Shueisha (One Piece, JJK…), application très simple.Les fans qui suivent les dernières sorties des blockbusters du Shonen Jump.
Mangas.ioAbonnement mensuel (~7€)Accès illimité à un très large catalogue de plusieurs éditeurs (Kana, Kurokawa…), le « Netflix du manga ».Les gros lecteurs qui dévorent des séries entières et veulent découvrir de nombreux titres.
IzneoAbonnement mensuel / Achat à l’unitéCatalogue très diversifié (mangas, BD, comics, webtoons), offre multi-éditeurs.Les lecteurs éclectiques qui aiment passer d’un genre à l’autre sans se limiter aux mangas.
Crunchyroll MangaInclus dans l’abonnement Premium CrunchyrollSynchronisation avec l’offre anime, accès à des titres populaires en simulpub.Les abonnés à Crunchyroll qui veulent découvrir le manga original de leur anime préféré.

En bref, le blocage de Japscan, bien que frustrant pour certains, est peut-être l’occasion parfaite de découvrir une nouvelle façon de lire des mangas : plus respectueuse, plus sûre et souvent bien plus agréable. Et si vous aimez aussi les bandes dessinées coréennes, n’hésitez pas à jeter un œil aux excellentes plateformes pour lire des webtoons !

Le scantrad est-il condamné à disparaître ?

La fermeture d’un géant comme Japscan sonne-t-elle le glas du scantrad ? On pourrait le croire. Mais le piratage est agile : à peine un site est fermé qu’un autre, identique, réapparaît sous un nouveau nom. C’est un jeu sans fin, même si les éditeurs, avec l’aide de l’ARCOM, peuvent demander l’extension du blocage. Cette décision de justice n’est donc qu’une bataille.

Le vrai coup pourrait venir des éditeurs eux-mêmes. Le principal atout des sites pirates a toujours été la rapidité. Aujourd’hui, l’offre légale se développe à toute vitesse, notamment avec le « simulpub » qui propose les nouveaux chapitres quasiment en même temps que leur sortie au Japon. Face à une alternative officielle, rapide et de qualité, quel intérêt de continuer à fréquenter un site comme Japscan ? Le piratage ne disparaîtra peut-être pas par la force, mais simplement parce qu’il deviendra inutile.

Mon avis de passionnée : un mal pour un bien ?

L’affaire Japscan marque un vrai tournant. Ce blocage, bien que frustrant pour beaucoup, me semble être une étape nécessaire pour préserver l’avenir des mangas que j’aime tant. Pour que le marché reste créatif et dynamique, il faut que les auteurs puissent vivre de leur travail. Choisir les offres légales, c’est le meilleur moyen de les remercier et d’assurer la pérennité de nos œuvres préférées.

Questions fréquentes sur l’affaire Japscan

FAQ Japscan

Pourquoi Japscan est-il souvent inaccessible et comment contourner les blocages ?

Japscan est souvent inaccessible en France suite à un blocage ordonné par la justice. Pour le contourner, le site change régulièrement d’adresse. De leur côté, les utilisateurs peuvent employer un VPN (Virtual Private Network) ou modifier leurs paramètres DNS (Domain Name System) pour passer outre la restriction et accéder au site.

Quelles sont les meilleures alternatives légales et gratuites pour lire des mangas et webtoons en ligne ?

Oui, et elles soutiennent les créateurs ! L’alternative gratuite la plus connue est Manga Plus, qui offre les derniers chapitres de nombreuses séries populaires en simultané avec le Japon. Pour une lecture illimitée, des plateformes comme Mangas.io ou Izneo proposent des abonnements abordables. C’est la meilleure façon de lire légalement tout en rémunérant les auteurs.

Pour quelles raisons précises Japscan est-il bloqué en France par les fournisseurs d’accès internet ?

Japscan a été bloqué suite à une plainte des principaux éditeurs de mangas en France. La raison est simple : le piratage massif. Le site proposait des milliers de titres sans autorisation, violant ainsi le droit d’auteur. Ce blocage vise donc à stopper cette pratique et à protéger l’ensemble de la chaîne du livre, des mangakas aux éditeurs.

L’utilisation de sites de scans expose-t-elle mes appareils à des risques de virus ou de logiciels malveillants ?

Absolument. Les sites pirates comme Japscan sont souvent truffés de publicités agressives qui peuvent cacher des virus. Un simple clic malencontreux peut suffire à infecter votre appareil avec un logiciel malveillant. Contrairement aux plateformes officielles, la sécurité n’est pas une priorité sur ces sites, vous exposant à des risques bien réels.